TARISLAR

TARISLAR

Population : 87 000 habitants environ
Elfes : 74 %
Humains : 23 %
Orks : 1%
Autres : 2%



Tarislar est le mot de sperethiel pour « souvenir » dans le sens de « ne jamais oublier ». Ce quartier de bicoques squattées, d’appartements abandonnés et de centres commerciaux éventrés se situe dans le coin sud du district, et s'étend entre Silver Lake et Harts Lake. Il héberge la grande majorité des elfes de Puyallup. Ces derniers y ont fui les foules en colère et les flammes de la Nuit de la Rage, la plupart jurant de ne plus jamais faire confiance aux humains. Dans les faits, les habitants de Tarislar limitent leurs contacts avec les étrangers au strict minimum. Ces derniers ne sont pas les bienvenus ici.

Les elfes n'ont jamais souhaité s'établir définitivement à Tarislar. Dans leur fuite, ils ont tracé leur chemin le plus au sud possible, prévoyant de traverser ensuite la frontières pour se réfugier dans les terres tribales et  rejoindre les elfes des Sinserach. Mais la brusque sécession de Tir Tairngire de la nation Salish-Shidhe, laissa le Conseil tribal souverain pour le moins méfiant vis-à-vis des elfes, et ces derniers se virent refuser  la traversée des terres tribales pour atteindre les Sinserach ou le Tir.

Finalement, Tir Tairngire a fini par s'ouvrir à l'immigration, mais la politique de visas de la nation elfique a toujours été pour le moins tordue, et alors que certains elfes de Tarislar se sont vus accorder le droit d'immigrer, d'autres ont été refusés sans raison apparente. De plus, Tir Tairngire a exclu beaucoup de ses citoyens au fil des ans, et nombre de ces derniers ont fini par atterrir ici, dans les Barrens. Ces exilés elfes sont généralement bien acceptés, même si certains considèrent ces elfes « déchus » de la Terre promise comme des proies faciles ou des cibles privilégiées pour passer leurs rancunes.

A ce jour, les habitants de Tarislar éprouvent une amère répugnance à l’encontre du Conseil Salish-Shidhe et de Tir Tairngire qui les ont abandonnés à leur triste sort. Ils vivent en quasi-autarcie et n'accordent que peu de confiance aux étrangers. C'est de loin la communauté la plus fermée de Seattle. Il faut cependant préciser que beaucoup parmi les premiers à avoir emménagé à Tarislar après la Nuit de la Rage étaient en fait humains : la plupart des parents et des familles d'enfants elfes se sont dressés pour les protéger et ont tout autant souffert des persécutions. Au cours des trente et quelques années qui suivirent, les elfes ont fini par fonder leurs propres familles, mais il y a toujours des mariages mixtes. La population humaine de Tarislar décline lentement, mais elle est toujours très présente. Les représentants des autres races n'ont par contre  jamais été très nombreux, et ils se font de plus en plus rares. Seuls les parents des premiers exilés sont  acceptés par la communauté.

Tarislar est officiellement abandonné par l'administration du métroplexe, ce qui signifie qu'il n'y a ici aucun service municipal, pas même l'électricité ou le téléphone, à l'exception de ce que les locaux parviennent à bricoler ou à détourner du réseau de Seattle. Ceci s'applique aussi aux systèmes sanitaire, de santé et à la sécurité, et beaucoup de ces services sont assurés soit par la coopération communautaire, soit par des gangs, les Anciens en premier lieu, soit par le syndicat du crime local : le Laésa.

Le ghetto elfe a peu de raison d'espérer. Il est toujours considéré comme un camp provisoire de réfugiés par les gouvernements de Seattle, du Tir Tairngire et du Conseil Salish-Shidhe, qui se renvoient la responsabilité de résoudre le problème. Les relations diplomatiques entre les trois nations étant notoirement mauvaises, le statu quo risque de durer encore longtemps. La longue espérance de vie des elfes est paradoxalement un handicap : il n'y a pas vraiment d'urgence à régler la situation. La rumeur court aussi que le Tir semble trouver avantage à disposer d'une porte d'entrée pour ses opérations clandestines à Seattle et ses environs.

Les différentes factions de Tarislar se supportent peu, et veillent jalousement sur leurs territoires. Il existe toutefois un lieu neutre où elles peuvent se croiser sans craindre une rafale ou une boule de feu (ou les deux si Sting est présente) : la Daisy Chain, discothèque très appréciée des Celto-Goths, du Laésa et des Anciens. Elle se trouve au bord du ghetto elfique, et constitue l'un des rares endroits où il est possible de parler affaire avec un étranger au quartier. Tarislar n'étant pas renommé pour sa joie de vivre, c'est aussi l'un des seuls lieux pour faire la fête.

LE CONSEIL COMMUNAUTAIRE :

Le Conseil Communautaire de Tarislar, souvent abrégé en « Conseil » est composé de notables et de représentants des nombreuses associations de quartier, cherche à améliorer la vie des habitants et à lutter contre la criminalité, omniprésente. Le conseil parvient en fait à lever assez de fonds pour payer Knight Errant afin qu'ils assurent la police dans le quartier. La décision d'amener des « étrangers » a fait controverse, mais KE a su la jouer très fine dans ses relations publiques (leur officier de liaison étant un elfe), et beaucoup d'habitants ne demandent qu'à desserrer l'emprise des gangs et du Laésa sur le quartier. Même si cet objectif est loin d'être atteint, les rues de Tarislar sont plus sûres que la moyenne de Seattle.  

L'autre grande réussite du Conseil est le seul véritable hôpital accessible aux habitants de Tarislar, le Deireadh An Tuartheil, qui se traduit grossièrement par « la fin du chant du peuple ». Les réfugiés de la Nuit de la Rage se sont appropriés cet hôpital à l'abandon, pour le rouvrir et le gérer ensuite, au fil des ans, du mieux qu'ils pouvaient. L'endroit est régulièrement en manque d'effectifs et de moyens, et vit sous la menace permanente des gangs attirés par leur stock de médicaments ou par l'opportunité de se faire des colliers d'oreilles pointues. Ils rattrapent leur manque de ressources matérielles en recourant à des guérisseurs magiques, certains d'entre eux fournissant même, en outre, une surveillance des lieux assez efficace pour intimider les éventuel fauteurs de trouble.

Le courant électrique de l'hôpital est fourni par une dérivation illégale implantée sur la principale ligne enfouie de Gaetronics, qui traverse tout le district. La corpo salish est au courant de cette fuite depuis des années, mais ne semble pas en faire plus que ça pour y mettre un terme. La version officielle prétend que le câble est trop important pour qu'il soit envisageable d'y intervenir, car il fournit un pourcentage très significatif du courant de Seattle, tiré des stations solaires et géothermiques installées sur le mont Rainier. Beaucoup soupçonne la corpo de vouloir détourner intentionnellement le regard et fournir un peu de courant gratuit aux habitants de Tarislar, tout en facturant le métroplexe de Seattle pour les pertes.

Si l'amélioration des conditions de vie et la lutte contre le crime font l'unanimité du Conseil, il est fortement divisé sur le futur de Tarislar. Au vu de la longue vie des elfes, ce n'est pas près de changer.

LE LAÉSA :

La mafia elfe, le Laésa, dont le nom signifie « les Oubliés » en sperethiel, fut au départ formé par des elfes du Tir Tairngire en exil qui atterrirent dans le quartier de Tarislar. Le noyau dur de ce syndicat est composé d'anciens du Rinelle ke 'Tesrae, l'organisation rebelle qui poussait pour virer le Conseil des princes, le gouvernement aristocratique du Tir. Le réseau de contacts tissé à Tarislar leur permis d'absorber de nombreux gangs locaux, comme les Princes of the blood, gang de motards concurrents malchanceux des Anciens. Ils formèrent ainsi une organisation dédiée au transit d'information, de ressources et de contrebande dans et en dehors de Tir Tairngire, à l'origine ou à destination de Seattle.

Après le renversement du conseil, plutôt que de se dissoudre, le Laésa se découvrit encore plus d'opportunités, car parmi les réfugiés et exilés du Tir débarqués par légions entières dans le métroplexe, beaucoup cherchent soudain à rentrer au pays. Les frontières du Tir, devenues beaucoup plus poreuses, offrent aussi de belles perspectives, certains anciens patriotes installés à Seattle se révélant prêts à payer cher pour rapporter quelques petit souvenir de la mère patrie, quel qu'il soit.

la contrebande de liqueurs et vins elfiques, comme le taéngelé, en provenance de Tir Tairngire est fort rentable, ainsi que les foci, fétiches et autres matériels rituels de facture Sinserach. Ces derniers temps, le Laésa s'essaie aux drogues elfes. Ils produisent une nouvelle drogue du viol très populaire, une variante coupée et faite maison du laés, qu'on trouve dans la rue pour la somme de 200 ny la dose sous le nom de leäl. Elle efface une heure de souvenirs de la victime tout en l'assommant pendant dix minutes (ce qui fait bien neuf minutes de trop pour certains des losers qui l'utilisent). Leur dernière nouveauté, la « poussière de fée », procure une euphorie hallucinatoire très divertissante, sans les effets secondaires néfastes du tempo (jusqu'à maintenant). Dernière activité notable, la prostitution de splendides femmes et de mâles androgynes prenant chaque nuit du laés pour assurer la confidentialité de la vie privée des clients.

Les Laésasa (terme utilisé pour désigner les membres du syndicat) parlent tous sperethiel et l'utilisent même comme langage codé. Beaucoup sont formés au carromeleg, l’art martial elfe, et ils sont bien fournis en armes pour assurer leur défense. Ils entretiennent la réputation d'être les protecteurs de Tarislar, malgré l'opposition grandissante du Conseil communautaire. La plupart des habitants de Tarislar se montrent réticents à fournir des infos sur eux, et permettent au Laésa de se fondre parfaitement dans la communauté quand le besoin de disparaître se fait sentir. Quiconque est surpris à informer Knight Errant sert finalement d'exemple, donc les gens ont appris à se taire. Le Laésa tolère à peine le gang des Anciens, très influent à Tarislar, ce qui est réciproque.

LES ANCIENS :

Turf : Partout à Seattle
Couleurs : vert et noir ou rouge et noir
Leader(s) : Sting et Green Lucifer

Les Anciens sont un gang de motards exclusivement elfe qui remonte aux années 2030. Ils ont établi des chapitres partout sur la planète, mais celui de Seattle est réputé, et pas en bien, pour être le déversoir des exclus et des rebelles de Tir Tairngire. Il est, et de loin, le plus violent des chapitres de la côte Ouest.
Les membres portent sur eux le symbole modifié de l'arnachie – un A majuscule encerclé – coloré en rouge sang ou en vert acide, souvent peint à même leurs blousons et leurs motos. Si les Anciens ne sont pas un gang de magiciens, ils sont connus pour compter pas mal de jeteurs de sorts dans leurs rangs, ce qui signifie qu'ils peuvent sortir l'artillerie lourde quand c'est nécessaire.

Le gang contrôle pratiquement toutes les routes de contrebande entre Salem, Portland et Seattle, tout en pratiquant le racket et la protection sur son territoire, ce qui les confronte parfois à d'autres gangs rivaux ou même à des syndicats du crime. Les chefs des Anciens sont une femme appelée Sting et un type appelé Green Lucifer, un exilé du Tir. Ils gèrent la boutique depuis bien deux décennies, ce qui démontre à quel point ils sont costauds.

Les Anciens ont une organisation, un équipement et une formation militaires, avec à leur tête un général. Les colonels supervisent ensuite le contrôle des Anciens dans toute une région. Dans chaque région, les capitaines commandent tous les Anciens au sein d'une ville. Chaque capitaine a une poignée de lieutenants, qui commande entre cinq et dix escadrons au niveau de la rue. Les escadrons sont dirigés par un chef d'équipe, qui est fréquemment le ganger le plus expérimenté. Dans chaque sprawl, certains spécialistes ont également le titre de lieutenant, comme le maître des motos, l'archimage, ou le(s) maître(s) d'armes, et ils relèvent directement du capitaine.

En Amérique du Nord, le centre de leur pouvoir, il y a cinq régions:
Nord-Est (New York, Boston, Philadelphie, Montréal, DC, et d'autres sprawls),
Sud (Dallas, Miami, Atlanta, la Nouvelle-Orléans),
Midwest (Chicago, Detroit, Cleveland, et la Nation Sioux),
Sud-Ouest (Phoenix, Las Vegas, Denver, et la plupart du Conseil Corporatiste Pueblo),
Côte Ouest (Seattle, Portland, Los Angeles, Vancouver).
De l'autre côté de l'océan, le vieux Royaume-Uni constitue une région (avec les principaux chapitres de Glasgow, Londres, Cardiff, Dublin, et Belfast), l'Europe de l'Ouest une autre (Amsterdam, Paris, Madrid, Lisbonne), la Méditerranée une troisième. Enfin un colonel supervise leur présence ténue en Europe de l'Est (y compris un grand chapitre dans le Duché de Pomorya, EAA).

Bien que l'identité du général ne soit connue que par peu de personnes, la plupart des colonels sont identifiés. Comme vous pouvez l'imaginer, le fait que ces hommes et femmes soient des elfes pose un problème au sein du gang, en particulier aux niveaux supérieurs. Comme ils ne semblent pas vieillir, les colonels et même les capitaines ont tendance à rester dans leur positions pour très, très longtemps... Jusqu'à ce que quelqu'un les tue pour obtenir une promotion.

La rumeur veut que Green Lucifer, le flamboyant capitaine des Anciens de Seattle, s'appuie sur ses succès lors de la dernière guerre de la pègre pour obtenir une promotion au grade de colonel de la Côte Ouest.

Le gang de Seattle peut s'appuyer sur la loyauté des habitants de Tarislar. Beaucoup considèrent les Anciens comme des chevaliers modernes défendant l'honneur des elfes. Cette vision romantique, bien que totalement erronée, est magnifiquement incarnée par le couple de capitaines à la tête du gang : la magie de Sting, les qualités de leader de Green Lucifer, ainsi que leur charisme commun, en font malheureusement des icônes pour la jeunesse elfe. Contrairement au Laésa, avec qui ils ne s'entendent guère, presque toutes les opérations des Anciens se déroulent hors de Tarislar, qui leur sert surtout de base arrière. Le gang se garde bien de molester les habitants du quartier, et il leur redistribue même une (petite) partie de ses gains afin de conserver sa grande popularité.

McKenna : lieu de départ de la campagne.

McKenna n'était avant l'Éveil qu'un village de bûcherons d'environ 800 habitants situé à l'intersection des routes 507 (nord-sud) et 702 (est-ouest), et bordant la rivière Nisqually. Abandonné durant la grande danse fantôme, après l'éruption du Mont Rainier en 2017, il devint après le traité de Denver un poste frontière tenu par les militaires de Fort Lewis entre Seattle et le Conseil Salish-Shidhe.

Lorsque les elfes et leurs familles ont voulu quitter Seattle après la Nuit de la Rage, beaucoup se sont dirigés vers le sud le long de la route 507 afin de se réfugier dans les terres tribales des Sinserach. La fermeture brutale de la frontière les laissèrent bloqués à McKenna, où les militaires les repoussèrent à l'est de la route 507. Bien que la plupart des réfugiés s'installèrent  autour de Silver Lake et Harts Lake, proche de la frontière mais hors de portée de fusil, certains s'accrochèrent sur place et redonnèrent vie à McKenna, ou du moins à sa partie orientale.  

Même si la situation est plus calme de nos jours, McKenna reste coupé en deux : les militaires à l'ouest de la 507, derrière de solides clôtures, les elfes de Tarislar de l'autre côté. Toutefois, la reprise du commerce entre Seattle, Tir Tairngire et le Conseil Salish-Shidhe fait de la route 507 le passage obligé des transports routiers allant de Portland (capitale du Tir, rebaptisée Cara'Sir) à Seattle. Même si la plupart des camions ne font que traverser, il arrive que certaines marchandises se perdent sur la route.

Bien que situé au coin nord-ouest de Tarislar, McKenna en est la principale porte vers l'extérieur. C'est là que se trouve la Daisy Chain, seule discothèque du quartier, et seul endroit où se mélangent elfes et étrangers. L'industrie du bois a repris près du village, afin de remplacer les tentes des réfugiés par des logements un peu plus solides. Des boutiques se sont développées côté est de la 507, notamment un café fréquenté par des militaires (le café de Fort Lewis est réputé pour être le plus mauvais de la côte ouest), et même une pizzeria. Les abords de la rivière Nisqually étant riches en réactifs magiques, plusieurs marchands de fétiches et focus se sont aussi installés. Enfin, un artisanat elfique, plus ou moins frelaté, cherche à refourguer aux étrangers des produits de qualité... variable.

Les conditions de vie ne sont pourtant pas idéales. L'approvisionnement en électricité est difficile : impossible de se brancher sur les lignes venant du Mont Rainier, trop éloignées, tandis que celles venant de Seattle n'ont pas été remises en état, Tarislar n'ayant pas d'existence légale. Le système D prévaut toujours, avec le plus souvent des groupes électrogènes et des éoliennes. Entre la pluie omniprésente et les cendres du Mont Rainier, le solaire a été abandonné depuis longtemps. Quand à construire un barrage, la faune magique l'interdit formellement, notamment les ondines et autres esprits de l'eau.

L'autre principal problème du village est l'insécurité : la route 507 attire bien des convoitises, les attaques de gangs sont nombreuses, et les ripostes musclées des militaires font parfois des victimes collatérales. Knight Errant patrouille le long de la 702 pour le Conseil Communautaire, mais évite d'aller sur la 507, en théorie chasse gardée des militaires. Toutefois, l'éloignement du cœur de Tarislar et l'ouverture vers l'extérieur rendent McKenna moins sensible aux querelles intestines du ghetto elfique.