Judith de LysáÂge : 84 ans (en paraît quinze de moins).
Maison : Jerbiton.
Rang : Maître (depuis peu, elle ne s'était guère préoccupé de son prestige hermétique ces dernières décennies).
Origine : Fengheld. Formée par le même parens que Wilhem Weiss, actuel responsable du Chapitre de Cologne et co-leader de la Guilde de la Pomme. Elle aurait rejoint l'alliance pour aider Opiter, après la visite de celui-ci à Valnastium en 1188. Elle était versée dans l'art
Mentem et plus particulièrement dans la création de souvenirs.
Guilde : Pomme. Bien que plus vieille que les trois actuels co-dirigeants de la Guilde (âgés de 60 à 70 ans) et ayant assisté à sa création (pendant qu'elle était apprentie) elle n'a jamais tenté de la diriger. Elle est considérée par les membres de la Guilde comme une aînée prudente, certains lui témoignent cependant une grande admiration pour ses réussites (les apprentis d'Opiter ne savaient pas exactement ce dont il s'agissait mais avaient constaté le respect manifesté par un mage en visite).
Statut : Mage, membre du premier Cercle de Spelunca Gigantum - mais depuis l'inondation de la grotte, cela n'a plus guère d'importance.
Arts de prédilection : Mentem,
Creo,
Intellego,
Muto et
Aquam.
Histoire : Née en 1136, Judith est la dernière fille d'un puissant chevalier de Thuringe, Bertram von Treffurt. Elle était très proche de la fille du landgrave Ludwig Ier. Cousines, amies, elles portaient le même prénom et avaient à peu près le même âge : la princesse née en 1135 était d'un an l'aînée de la future magicienne. La cour de Thuringe, l'une des plus raffinées de l'empire, se tenait au château de Wartburg. Les deux Judith s'y voyaient souvent.
Judith de Thuringe était d'une grande beauté et d'un grand esprit, éduquée en latin et en politique. À côté d'elle, sa cadette Judith de Treffurt paraissait plus terne, plus réservée, plus froide, mais cachait une intelligence encore plus affûtée. Un certain Albrecht Weiss, l'un des plus riches mécènes du centre de l'Allemagne, féru de musique et d'astrologie, proposa de la prendre sous son aile. Il était en réalité un mage de la maison Jerbiton, membre de l'alliance de Fengheld du rang de maître.
Les deux Judith échangeaient de nombreuses correspondances, entretenant leur amitié. Judith de Thuringe épousa le duc Vladislas II de Bohème en 1153. En 1158, le duc fut couronné roi, Judith devint reine consort. Sa cousine passa le gant peu après et devint Judith de Jerbiton. Elle décida de rejoindre à la fois la guilde de la Pomme (qui venait tout juste d'être créée) et la cour de Bohème. Elle assista la reine autant que possible et se maria avec un chevalier, chargé d'une petite forteresse : Lysá sur Elbe.
Les deux Judith ne purent empêcher la désignation du demi-frère de Vladislas comme prince héritier, au lieu du premier fils du roi et de la reine, en application des règles de succession. En 1172, Vladislas dut abdiquer et s'exiler sur les terres de sa femme. Il mourut deux ans plus tard. Judith de Jerbiton avait perdu son époux dans les escarmouches ayant précédé l'abdication. Il lui avait cependant donné un fils, Jaromír, né en 1171. Leurs veuvage respectifs rapprocha encore les deux femmes.
Pendant le séjour de l'ancienne reine en Thuringe, Judith de Jerbiton devint une peregrinator et sympathisa avec Opiter. Elle avait alors la réputation d'une magicienne solitaire, plus intéressée par la politique mondaine qu'hermétique et se consacrant par défaut à l'étude de la magie, suite à la disgrâce de sa famille. Les autres Jerbiton la trouvait austère et discrète, mais persévérante : ils l'appelaient la « veuve sérieuse ».
Dans les années 1170 et 1180, Judith développa à la fois ses Arts magiques et un réseau d'agents autour de Prague, destiné à faciliter l'arrivée au pouvoir du fils de Judith de Thuringe : Přemysl Ottokar. Ses intrigues n'étaient pas découragées par la maison Jerbiton, au contraire : Judith était la meilleure candidate pour rejoindre Spelunca Gigantum, l'alliance la plus proche de Prague. Sa prudence et sa discrétion lui avaient permis d'échapper à la vigilance des quaesitors - il est vrai peu nombreux dans le Tribunal du Rhin et très occupés à l'ouest et au nord, où certains mages se mêlent constamment aux mondains et se consacrent ouvertement au commerce voire à la piraterie.
Acceptée par les autres membres de l'alliance en 1189, elle apporta son aide à Opiter, comme promis par Valnastium, et se lia d'amitié avec Tiberia. Ses rapports avec Adelhait étaient plus complexes : la Tytalus se montrait jalouse quand Judith travaillait avec Opiter et chaleureuse le reste du temps, de plus Judith découvrit qu'Opiter, considéré par les Tytalus comme l'un des leurs, mélangeait dangereusement certains procédés Jerbiton et Tytalus...
Son attention se portait cependant ailleurs : la Bohême était plongée dans l'anarchie. Les deux Judith unirent leurs efforts et en 1192, Přemysl Otokar arriva une première fois au pouvoir. Il fut cependant déposé l'année suivante pour ne pas avoir payé les sommes promises à la Diète impériale. Écarté du pouvoir pendant 5 ans, Přemysl Otokar a ensuite été concurrencé par son frère Vladislas III, élu duc en 1197. Judith de Jerbiton pourrait ne pas être étrangère au soulèvement populaire en faveur du fils aîné puis à la réconciliation spectaculaire des deux frères au mois de décembre, alors que leurs deux armées se faisaient face. L'aîné laissa le Margraviat de Moravie au cadet ainsi qu'une large autonomie. Le réseau de Judith de Jerbiton avait atteint son apogée, incluant même l'évêque de Prague.
Lorsqu'elle séjournait à Spelunca Gigantum, en permanence de 1193 à 1196 puis la moitié de l'année entre 1198 et 1210, Judith s'intéressait de plus en plus aux travaux de Duodecimus et de Tiberia. Elle développa les Arts Muto et Aquam. Elle espérait toutefois les utiliser de manière plus prosaïque. En même temps, elle gardait contact avec Valnastium.
Přemysl Ottokar obtint finalement le titre de roi de Bohême en 1198 puis, en négociant son soutien aux différents prétendants au trône impérial, parvint à établir une monarchie héréditaire. Sa mère, Judith de Thuringe, assista à ses succès puis s'éteignit en 1210.
Deux ans plus tard, en 1212, après s'être rallié au jeune empereur Frédéric II, le roi de Bohême devint premier prince électeur et une figure éminente de l'empire. Judith de Jerbiton s'était éloignée de la cour, mais conservait auprès du roi de Bohême la réputation d'une astrologue et alchimiste d'une grande sagesse.
Sa propre famille avait souffert lors de ces années de combats et d'intrigues. Son fils, Jaromír, était mort en 1192. Judith s'appuya alors sur sa bru, Engeltraud de Lysá, mère de deux enfants, Anna née en 1191 et Soběslav en 1193 - il naquit quelques mois après la mort de son père. Aucun de ses descendants n'avait le Don... Jusqu'à la naissance de la fille d'Anna, en 1211. Judith suggéra le nom de Constanta, en mémoire de la chute de Constantinople, comme recommandé par Andru, le Primus Jerbiton. Elle voyait un peu en elle la réincarnation de son amie décédée un an plus tôt.
Entre 1210 et 1216, Judith passait le plus clair de son temps dans la caverne. Elle se rapprocha des apprentis d'Opiter, dont plusieurs avaient le Don de Velours, notamment le plus vieux, Oldaricus. Judith ne comptait révéler l'existence de Constanta à ses sodales que lorsqu'elle serait en âge de devenir son apprentie. Ses soupçons sur Opiter, puis le crépuscule de Tiberia et les effets secondaires des expériences de Duodecimus la convainquirent de prendre ses distances. Elle activa ce qu'il restait de son réseau : Ottokar lui accorda volontiers l'établissement d'une nouvelle colonie aux pieds des Monts des Géants : Nová Ves. Judith simula alors un crépuscule puis prétendit être devenue claustrophobe. L'alliance l'autorisa donc à créer un chapitre dans ce hameau tout neuf....
Elle s'est intéressée sur le tard à l'art
Aquam. Sa bibliothèque personnelle comporte de nombreux ouvrages d'astrologie et d'alchimie. Elle aime faire l'horoscope des servants et des compagnons - mais ne l'a jamais proposé aux mages et aux apprentis, pour des raisons évidentes. Judith est particulièrement proche de sa bru, Engeltraud de Lysá, au point d'en faire son compagnon. Aujourd'hui, Judith se consacre à l'apprentissage de son arrière petite-fille, Constanta.
CasparStatut : Familier de Judith.
Histoire : Lié à Judith depuis seulement quelques années, son existence était inconnue des autres membres de Spelunca Gigantum. Le corbeau se montre aimable, curieux et bavard, particulièrement avec les personnes qui ne s'effraient pas de converser avec un corbeau - c'est-à-dire les membres de la famille Lysá et les mages. Quand il le veut, il peut littéralement disparaître dans les ombres. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'il espionne les mondains pour le compte de Judith.
Caspar apprécie les jeux, notamment ceux qui ne nécessitent qu'un tablier et des pions : les échecs, les dames et particulièrement le Mühle (jeu du Moulin). Il se méfie des dés depuis qu'il a manqué d'en avaler un en essayant d'en lancer deux à la fois.
Engeltraud de LysáStatut : Compagnon de Judith.
Histoire : Engeltraud est la veuve de Jaromír de Lysá , le fils de Judith. Née à Pozsony en Slovaquie (dans le royaume de Hongrie), elle se vante de descendre de la légendaire Vlasta, une Amazone du VIIIème siècle. Sa force presque surhumaine ne s'érode pas avec l'âge.
Elle a choisi elle-même son époux. Jaromír était alors un aimable chevalier, fidèle à l'ancienne reine de Bohême. Généreux malgré la disgrâce de sa famille, qui avait perdu leur forteresse de Lysá sur Elbe, il ne prenait pas ombrage de la vaillance d'une dame. Il est difficile de croire que les relations d'Engeltraud avec sa belle-mère furent d'abord orageuses, tant les deux sont inséparables aujourd'hui. La jeune polonaise appréciait peu cette intrigante un peu sorcière, qui préférait les tisanes aux tord-boyaux. Mais la Bohême était alors plongée dans l'anarchie et les deux femmes se retrouvaient dans le même camp, celui de Přemysl Otokar - ou de sa mère, Judith de Thuringe. Les combats menés pour conquérir et reconquérir le trône de Bohême rapprochèrent l'amazone et sa belle-mère. Chacune se montrait exceptionnelle dans un domaine réservé aux hommes, la politique ou la bataille, l'une allant toujours avec l'autre.
Après la mort de Jaromír, Engeltraud suivit Judith de Jerbiton dans une étrange caverne peuplée de magiciens. Sa belle-mère avait confiance en elle et lui avait révélé tous ses secrets. Dans un tel endroit, une chevaleresse forte comme un bœuf et portée sur la boisson ne dépareillait pas. Au fil des ans, Engeltraud s'assagit quelque peu, l'austérité de Judith déteignant sur elle.
Anna de PoličanyStatut : Aristocrate.
Histoire : La petite-fille de Judith garde un vague souvenir de Spelunca Gigantum, où elle a passé ses premières années. Tous les servants sont tombés sous le charme de l'espiègle fillette, orpheline de père. Publius lui a appris à lire et à écrire, Rüdiger à monter à cheval. Mais à la surprise générale, c'est Honoratus de Flambeau qui lui servit de père de substitution. Selon la rumeur, il aurait eu une brève liaison avec Engeltraud à cette époque.
Le véritable modèle d'Anna reste cependant sa grand-mère. Elle partage son goût pour les intrigues et s'est vite révélée une alliée précieuse, quand Judith passait la moitié de l'année au château de Prague. Aussi belle qu'intelligente, Anna s'est épanouie à la cour et, devenue adulte, a fait un beau mariage avec un jeune et riche aristocrate, Bořek de Poličany. Le couple a quatre enfants : trois garçons et une seule fille, Constanta, la cadette. Merveille des merveilles, Constanta est née avec le don. Elle est aujourd'hui l'apprentie de Judith.
Anna est la propriétaire officielle du village de Nová Ves. La première fois que les anciens apprentis d'Opiter l'ont vu, elle expliquait les règles des échecs à Caspar, le familier de Judith. En fait, la jeune femme s'ennuie au village, son époux et ses fils sont restés à Prague et elle a hâte de les rejoindre. Toutefois, elle prolonge son séjour. Elle prétend vouloir garder un œil sur sa fille, de peur que Judith lui en demande trop - mais elle ne s'oppose jamais à sa grand-mère. Elle pourrait avoir une autre raison de rester. Anna n'a pas caché sa joie lorsqu'elle a appris l'emprisonnement de Kunigunde en Transylvanie. Elle déteste la filia d'Honoratus, qui lui faisait peur quand elle était petite et n'a pas réussit à retrouver son parens. Anna se serait mis de tête de réussir là où l'ogresse a échoué.
Constanta de PoličanyStatut : Apprentie de Judith.
Histoire : Judith aurait réalisé que son arrière-petite-fille avait le Don dès sa naissance. Elle insista pour que ses parents lui donne le prénom Constanta et s'occupe depuis de son éducation. Elle est du reste la seule à se faire obéir de la fillette, particulièrement têtue.
Soběslav de LysáStatut : Chevalier.
Histoire : Né en 1193, Soběslav avait 27 ans quand les apprentis d'Opiter ont fait sa connaissance. Ils ont été surpris de voir un adolescent, à peine sorti de l'enfance, aussi mature et maniant aussi bien les armes. Il faut dire que le vaillant chevalier fait dix ans de moins que son âge. Très pieux, le jeune homme n'accorde guère d'importance aux soupirs des demoiselles, à la jalousie de leurs frères et à la méfiance de leurs pères. Il a fait ses preuves sur le champ de bataille, où sa force surhumaine fait des ravages. Soběslav tient beaucoup de sa mère !