[S21] Qui garde les gardes ?

Nous sommes enfin arrivés à Altdorf. La fin d'un long voyage. Le début d'un nouveau, sans doute plus ardu, peut-être plus périlleux, poussé par le vent bleu... entre les murs du Collège Céleste.

J'aimerais pouvoir dire que mon coeur s'est empli de joie quand j'ai posé le pied sur le quai. Au lieu de cela, mon ventre s'est presque vidé de bile. J'avais les larmes aux yeux, mais l'émotion n'en était pas la cause. L'odeur qui régnait sur les docks semblait sorti du cul d'un gobelin ! J'ai serré la sacoche usée qui contenait mes maigres biens. Dont un grimoire, acheté à prix de gromril, que j'espérais compléter au plus tôt. Et j'ai bravement défié le brouillard poisseux, la foule agitée et le vacarme obsédant.

Bienvenu à Altdorf !

Même les plus aristocratiques de mes compagnons de route ne purent éviter la bousculade générale. L'activité principale du gueux des villes consistait à hurler et à pousser ses semblables. Voire à leur jeter des immondices depuis une fenêtre.

Il fallait malgré tout nous installer.

Je laissai les fils du baron et l'hidalgo régler les quelques tracasseries administratives à la capitainerie. Guidé par un instinct pour une fois infaillible, je trouvais tout seul les hautes tours du Collège Céleste ! Je frissonnai en passant les portes. Je ne m'attendais pas à être aussi intimidé.

Bien sûr, je ne peux pas m'étendre sur les modalités de l'examen d'entrée au Collège Céleste. Qu'il me soit permis de dire que les questions se révélèrent subtiles. Essayer de seulement les comprendre ferait sans doute exploser l'étroite cervelle d'un certain chevalier.

Mes nouveaux professeurs me trouvaient un peu âgé. J'avais déjà fini mon apprentissage. Apparemment, les jeunes sorciers à moitié formés par un obscur collègue terré au fond d'une lointaine province... étaient accueillis avec suspicion. L'affinité avec le vent d'Azyr restait toutefois trop rare pour que ma candidature soit dédaignée. Et puis, pas de fausse modestie : mon talent ne pouvait être nié !

Mais l'étendu de ce qui me restait à apprendre m'apparut écrasante. Dieter Klemperer, mon nouveau mentor, un énergumène déguisé comme un magicien de conte de fées, ne me laissa aucune illusion.

A dire vrai, l'examen d'entrée prenait plus d'une journée. Le Collège me proposait une chambre. Ce minuscule bout de couloir ne permettrait jamais de décompresser entre mes leçons. Je retournais donc au port retrouver mes camarades d'Averland. L'aller avait été facile. Je manquais de me perdre vingt fois au retour, passant par des ruelles on ne peut plus sordides. Il faisait presque nuit quand je retrouvai l'estalien, flanqué du chirurgien privé de ses altesses. Un bonhomme inquiétant, que j'avais jusque là peu fréquenté.

Notre petite compagnie s'était éparpillée dans l'espoir de trouver une auberge bon marché. Finalement, mes sens surnaturellement développés nous permirent de dénicher la perle rare. Un établissement des plus corrects, propre et confortable : le "Chaudron Percé". L'auberge devait son nom et son enseigne à une anecdote piquante. Jadis, un bandit avait voulu décharger une arquebuse sur le propriétaire, Randulf Schleiermacher. Celui-ci avait eu la vie sauve en se réfugiant derrière un de ses imposants récipients. Heureusement pour lui, la balle n'avait fait qu'un seul trou... Le chaudron en question était désormais accroché devant la porte.

Toute la chance de Randulf devait avoir été consommée sur le coup. Depuis lors, la poisse et la déveine s'acharnaient. Superstitieux, les autochtones évitaient l'endroit. Percevaient-ils comme moi les pertubations aethyriques ? Un drame atroce finirait par se produire en ces lieux, j'en étais sûr. Poussé par la curiosité et les prix défiant toute concurrence, je convainquis mes compagnons de choisir cette auberge.

Le lendemain, abusant du peu de temps libre que me laissait le Collège, le diestro me traîna au quartier général de la Reiksguard. Nous devions présenter les hommages du baron au capitaine, Roderic Bischof - l'individu chargé de faire régner l'ordre dans la cité. Je n'ai pas très bien compris pourquoi nous étions de corvée. Ces salamalecs relevaient plutôt des fils de Konrad. N'importe lequel des deux, le benêt ou le mélancolique, aurait très bien fait l'affaire !

Bref. Entre d'autres politesses hypocrites, nous proposâmes notre aide à l'officier. Ce rustre eut le culot de nous prendre au pied de la lettre. Comme si je n'avais pas autre chose à faire ! Un chevalier de la Reiksguard nommé Ruben Fehr avait disparu depuis plusieurs jours. Il n'avait pas pu accompagner l'empereur lors de sa visite à Nuln à cause d'un petit problème de santé... Hum, égarer un gros gaillard comme ça signalait une incompétence rare.

C'est un bon résumé.

Chasser le naturel et il vous le fait payer

note pour plus tard

150XP pour ça, c'est vraiment bien payé moi je dis. ^^

Voilà. Et désolé pour le retard.
Donc :
- Ruben Fehr : le chevalier disparu,
- Randulf Schleiermacher : propriétaire du Chaudron Percé
- Roderic Bischof : Capitaine de la Reiksguard, chargé de la direction de l'ordre dans la capitale.

Commencé.
Premier PNJ casé.
Il me faudrait le nom de mon professeur.

Ceux du fier hidalgo et de l'habile chirurgien ne seraient pas forcément de trop.

Le capitaine nous avait forcé la main. Nous commençâmes donc notre enquête. Ruben habitait dans une aile de la forteresse de la Reiksguard. Sa chambre ne nous apprit pas grand-chose. Le chevalier semblait apprécier la littérature religieuse. Selon ses collègues... enfin, les rares que nous pûmes trouver... Ruben était un homme pieux qui se posait trop de questions. Il aurait peut-être même douté de la probité de l'empereur !

Les deux personnes les plus proches de lui étaient Berthold, son confesseur, et Hans, son écuyer. Le chirurgien avait de nombreuses idées aussi originales que pertinentes pour faire parler cette noble engeance. Malheureusement, l'hidalgo refusa tout net. Bien sûr, ce maître d'armes estalien était capable de tuer un homme de sang-froid pour un peu d'or... mais trouvait impardonnable de molester un vieux prêtre ou un jeune écuyer ! J'oubliais trop souvent qu'il était un aristocrate, lui aussi, bien que sa famille ne lui ait laissé qu'un nom et des dettes...

Enfin, je n'osai rien dire. L'hidalgo avait évoqué la possibilité de financer un laboratoire pour le chirurgien et moi-même. J'ignorais comment il avait amassé autant d'or, et j'étais bien décidé à ne jamais lui poser la question. De toute façon, je ne me faisais aucune illusion sur la nature des potions qu'il nous demanderait...

Berthold nous confirma le questionnement spirituel de Ruben. Sa foi ardente en Sigmar commençait à m'inquiéter. Partir à la recherche d'un guerrier d'élite exalté, voire déséquilibré, perdu quelque part dans la plus grande ville de l'empire... alors que mon professeur m'avait donné de nombreux exercices ! Quelle sinécure !

Le jeune Hans révéla que son maître avait l'habitude de s'absenter le soir. Il l'avait suivi, une fois, au sud d'Altdorf, dans le quartier de Sindelfingen. Un coin pittoresque, dans le genre misérable, avec des égouts à ciel ouvert. Puisqu'il le fallait, nous sommes allé y jeter un coup d'oeil. Il y avait bien un temple de Sigmar là-bas, mais son prêtre n'avait fait qu'apercevoir Ruben.

Nous nous rendîmes compte que quelqu'un nous suivait. Un... aimable autochtone répondant au nom de Matthias Hoffer... qui offrit spontanément de nous aider. Comme ça, sans raison, parce que c'était un... brave gars, malgré un physique peu avenant. Matthias avait même quelques contacts utiles avec la frange la plus... pure des adeptes de Sigmar. Quelle chance ! Comme quoi, j'avais tort de désespérer.

Le coeur gonflé par la joie de connaître un nouvel... ami, le chirurgien et moi avons réintérrogé le gamin. D'humeur joviale, nous l'avons un petit peu taquiné. Notre méthode était la bonne, puisqu'il finit par lâcher le morceau. Ruben se rendait dans un certain établissement, "Au Cerbère Borgne".

La taverne était effectivement aussi borgne que son enseigne. Je sentais un résidu de vent magique, un souffle stagnant et malsain. Quelques questions subtiles posées au tenancier nous apprirent que des combats plus ou moins clandestins étaient organisés dans la cave de l'établissement. Nous proposâmes le destrio comme nouveau challenger : un bon moyen d'infiltrer cette bande ! Malheureusement, pour participer au prochain combat, l'estalien devait battre un impressionnant colosse au bras de fer. Il faillit remporter rapidement la partie, mais le bras gigantesque de son adversaire se releva inexorablement. Un sinistre craquement se fit entendre quand le poignet du maître d'armes heurta violemment la table.

Bien sûr, nous ne perdîmes pas notre humour. L'estalien parvint même à plaisanter en évoquant d'un ton badin son ambidextrie et l'inflammabilité de l'endroit.

Après avoir ramené le diestro à notre auberge, nous fîmes le point. La disparition de notre chevalier devait être liée aux combats menés au Cerbère Borgne. Ruben s'était révélé être un vrai champion ! Son invincibilité semblait même suspecte...

Bon, j'ai commencé la suite. Je n'ai pas mes notes sous la main (elles sont restées à Salon) et j'en ai assez de parler de certains PNJs et PJS par des circonvolutions. Donc...

Il gagne des xp et en plus il rechigne à la tache... Bouuuuuuuh!!!! (conspue, conspue, conspue) ^^

J'avoue dans ma grande honte ne pas avoir donné à ces deux PNJs, les voyant plus comme des fonctions que comme des personnes...

Bon, je me débrouille, mais... là, ça spoile un peu, non ?

Comment ça ?

Si tu veux, je peux faire les noms ^^.

Certes, ça m'aiderait. Surtout le nom du quartier, que tu dois avoir !

Mais je voulais juste dire que... le surnom que je donne à une certaine taverne donne une indication sur la suite des évènements et donc gâche le suspense. Au sens strict du terme : c'est un spoiler !

Quelques réponses aux questions :
Ton maître s'appelle Dieter Klemperer (Maître céleste).

Les quartiers où vous êtes allés :
- Reikmarkt (petit quartier à l'est, sur la rive sud) qui abrite le collège céleste.
- Palast Distrikt (à l'ouest, rive sud) est le qaurtier impérial et abrite donc la caserne de la reiksguard.
- Niederhafen (les docks, rive nord) abrite la rue des 100 tavernes ou se trouve votre auberge.
- Reikerbahn (à l'ouest de l'entre deux rives) où se trouvait le QG du crâne rouge. Quartier sordide et mal famé.
- Sindelfingen (au centre de l'entre deux rives). Quartier très pauvre. Les égouts sont à ciel ouvert. On y trouve l'auberge que Rodolphe doit bruler (Au Cerbère Borgne).


J'ai oublié des choses ?

Le nom du sympathique autochtone... même si je vais sans doute minimiser son implication !

Matthias hoffer ^^.

A la lumière de ces nouveaux éléments, nous avons voulu
réinterroger les proches de Ruben. Mais Berthold, son confesseur, avait
disparu !

Heureusement, Matthias nous retrouva. Prévenant, il nous demanda si nous avions avancé dans nos recherches. Après avoir entendu nos explications, il décidé de nous donner un coup de main.

Le renfort de notre cher ami allait s'avérer décisif. Car Matthias avait ses entrées... Nous pûmes ainsi mettre la main sur Berthold, terré dans la cathédrale de Sigmar. Lui aussi s'était montré cachottier. Il nous aiguilla sur une nouvelle piste, qui nous mena aux mauvaises fréquentations de Ruben. Une bande... d'alchimistes, pompeusement nommé le Crâne Rouge. Grâce à ces sinistres individus, Ruben avait obtenu... un baume, qui l'avait transformé en quasi surhomme. Mais pas tout à fait invulnérable, cependant. Bref, ces méchantes gens furent mises hors d'état de nuire.

L'interrogatoire amical de certains client du Cerbère Borgne, ainsi qu'une enquête de voisinnage souriante, nous permirent de reconstituer ce qui s'était passé : Ruben avait surestimé les forces données par... le baume, il avait finit par faire le combat de trop. Gravement blessé, il s'était traîné quelque part...

L'ami Matthias nous donna un dernier coup de main : au vu du chemin suivit par Ruben, celui-ci devait s'être réfugié dans une certaine chapelle de sa connaissance. Ce lieu saint était habité par un sympathique ordre mendiant de Sigmar, arborant des outils agricoles maniés avez zèle.

Après quelques tergiversations inévitables, nous avons enfin retrouvé le chevalier ! Ruben fut remis aux autorités, qui promirent de bien s'occuper de lui.

Une mission qui s'était pour une fois déroulée sans accrocs. Des amis altruistes à la place de répurgateurs sournois, des alchimistes plutôt que des sectataires du chaos, juste un baume et non la bénédiction de Khorne ! Non, une affaire des plus simples. Vraiment. Je pouvais retourner en toute quiétude à mes exercices.

Je développerai peut-être un peu plus, mais j'ai finalement opté pour un résumé... heu... résumé et légèrement censuré.