Rome. 54 après JC.Un village d'irréductibles gaulois..euh non, c'est pas ça...
Journal de Quintus Primus.
Dans les quartiers généraux d'une institution nommée Praetoria Prima, trois hommes se retrouvent.
Cet endroit n'existe pas. Ou du moins, peu en connaissent l'existence. Et pour cause, il s'agit ni plus ni moins des services secrets de l'Empire, puisqu'il faut les nommer ainsi. La tâche est ardue, à tel point que même l'empereur n'est pas au courant de ce qui se trame ici.
Un homme nous reçoit, un certain
Cnaeus Paterculus Janitor. Le Centurion Princeps. C'est lui qui supervise tout. Il sait tout.
On nous confie une mission. Comme à l'accoutumée, il faudra rester discret. D'autant qu'il s'agit d'un meurtre...enfin, c'est à vérifier justement.
Nous sommes deux bellator et un oratores ; on a fait mieux dans le genre discret mais bon... Que Minerve nous protège...
Nous nous rendons donc sur les lieux du crime, gardé par trois Vigiles. Une foule vivace est déjà là à conspuer ce qui semble être une jeune esclave gauloise, à en juger par sa tignasse blonde et son charabia incompréhensible.
La plèbe veut la crucifier...pourquoi pas ? Cela dit, nous devons d'abord explorer quelque peu les lieux, histoire d'être sûrs. C'est un patricien, un certain
Quintus Marius Perpetuus, qui a été retrouvé mort dans sa chambre - par ladite gauloise d'ailleurs. En retournant le corps, nous avons découvert un visage défiguré, les oreilles et le nez tranchés et remplacés par des organes de cire. Etrange. En farfouillant un peu et en examinant sa demeure, l'on se rend bien vite compte que cet homme bien sous tout rapport ne semblait plus rouler sur l'or... comme il se devrait pour quelqu'un de son rang.
La gauloise est son unique esclave (les autres ont peut être été vendus ?) et nous paraît lui être relativement dévouée. En la brusquant un peu, elle se décide finalement à nous expliquer les faits : au milieu de la matinée, elle a retrouvé son maitre dans sa chambre, écroulé par terre. Elle avoue lui avoir apporté du vin dans la soirée, avant de nettoyer la cuisine et d'aller se coucher. Après vérification, il semble qu'il y ait une trace de poudre blanche au fond du verre... Mais le plus troublant, l'homme venait d'achever l'écriture d'une lettre juste avant de succomber. Lettre que la gauloise confirme avoir fait envoyer après l'avoir trouvée devant la porte de la chambre de son maître, comme à son habitude apparemment.
En cherchant mieux dans la chambre, je tombe sur un coffret caché sous le bureau : des reconnaissances de dettes et une liste de noms... Le mystère s'épaississait, mais toujours pas de mobile apparent... sauf la gauloise.
J'examinais de plus près le corps et soudain me revint un souvenir : les sorcières tessaliennes pratiquaient ce genre d'ablation sur des cadavres frais afin de communiquer avec leur sombre déesse, Hécate... L'un de mes collègue remarqua d'ailleurs une trace de pied, plutôt menu. En fouillant au dehors, nous trouvâmes effectivement des empreintes de quelqu'un s'étant introduit dans la demeure. La gauloise devenait de moins en moins crédible en meurtrière rituelle... La foule criait cependant à la crucifixion dehors et il fallait bien les apaiser, non ? Mon collègue Bellator et moi même étions sur le point de laisser la "justice" se faire, mais l'oratores en décida autrement... comme il lui plaisait.
Ayant récupéré le nom du jeune courrier chargé de porter la lettre de Perpetuus,
Parvos, nous partons à sa rencontre. En direction du forum donc, lieu où il allait proposer ses services durant la journée.
Arrivés sur place, nous le repérons très vite, comme les deux molosses qui le surveillaient. Très diplomatiquement, nous les invectivons pour qu'ils lâchent le jeune homme. Les bougres eurent la conviction, l'espace d'un doux instant de folie, qu'il étaient de taille face à nous...
Un mort et un estropié plus tard, nous apprenons qu'ils ont été envoyés par
Vulturo, chef d'une bande du très malfamé quartier de Suburre. Nous décidons cependant d'aller voir en premier lieu la personne à qui était destinée la lettre, au Temple de Cybèle, pour en connaitre le contenu.
Nous sommes reçus par le Pontife de la déesse mère... mais il est bien difficile de lui soutirer quelque information. Nous arrivons tout juste à apprendre que, selon sa propre lettre, Perpetuus aurait commis d'atroces sacrilèges étant plus jeune, en compagnie d'autres jeunes délinquants. Un Galles, l'un des prêtres eunuques de Cybèle, avait même été tué.
Il semblerait donc que cette lettre soit une sorte d'aveu - mais aussi de délation envers ses petits camarades impies. Pourquoi est une autre question non élucidée.
N'ayant pu consulter la lettre, nous devinons malgrè tout que la liste de noms cachée dans son bureau pourrait receler les patronymes des coupables...
Nous décidons donc de poursuivre notre enquête et nous dirigeons vers les quartiers plus "populaires" pour trouver Vulturo.
Nous demandons gentiment à un commerçant où nous pouvons le trouver, et celui ci nous indique un thermopolium (un coupe-gorge à vrai dire) où notre curiosité mal placée serait assouvie...
Nous entrons : l'endroit fleure bon la paille, la vinasse et la sueur de brigand. Le tavernier nous indique une table et nous lui indiquons le pourquoi de notre présence. Nous nous asseyons et toisons la salle d'un air de défi, inconscients que nous sommes. Dans un éclair de lucidité, je propose à mes comparses de prier les Dieux. Ce sera la clef de notre salut, j'en suis persuadé. Gloire à Minerve.
Les minutes passent, et alors que le gouge se vide de ses habitués et se remplit de sicaires... l'homme apparaît et s'adresse à nous, hautain. Erreur tragique de sa part ! Car avant qu'il n'ait pu dégainer quoi que ce soit, mon collègue Bellator, un poil plus prompt que moi, lui enfonce son glaive dans la gorge. Dommage. Si j'avais frappé en premier, il ne serait peut être pas mort sur le coup.
Malheureusement, ce qui était à prévoir se produisit : un pugilat général. Une bataille sanglante où nos glaives firent parler leur expérience.
Nous sortons vainqueur de ce massacre (plus d'une dizaine de morts dans le camp adverse), mais je n'en ressorti pas indemne et ne dois mon salut qu'à la promptitude de mes collègues à me conduire vers un medicus compétent. Minerve me protège.
Entre temps, nous apprenons que l'un des anciens compagnons de sacrilège de Perpetuus a été tué de manière... originale, les serviteurs de Cybèle ayant là quasiment signé leur crime...
Il allait nous falloir agir avec prudence pour le reste de l'enquête...
Voilà, j'ai essayé de me rappeler à peu près tout, pour donner une idée aux autres de ce qu'on a fait, qu j'ai beaucoup apprécié soit dit en passant. Et désolé pour les noms.
A suivre dans la suite du scénario...^^