Archives royales, récit de Finndo annoté par Lord Henden, historien royal.
Toute dette doit être remboursée.
Métal contre sang n'est pas cher payé.
Travaux forcés, mais mon frère sauvé.
De mort en exil, sa peine commuée.
Le prix fut douze armes à forger.
Trois épées pour les futurs héritiers.
Puis d'autres jusqu'au métal épuisé.
A la fin tout sera bien pardonné.
Forge de Rivlok, je fus enchaîné.
De sa marelle, le métal est né.
A ma tâche, je me suis dévoué.
Epées des héritiers furent données.
Dans la forge, bien du temps a passé.
Et d'un bras, ma tâche fut rallongée.
A la fin, de tous je finis oublié.
Mais des enfants vinrent me délivrer.
Notes de Lord Henden à la majesté le roi Random
En préambule, je vous prie de bien vouloir excuser la brièveté de ce récit. Le prince Finndo est désorienté et particulièrement peu loquace, bien pire que son frère Bénédict. Je suppose qu'il a perdu l'habitude de converser dans notre langue. Son accent, guttural, avec des "e" accentués, et son phrasé correspondent sans doute au patois de ce lieu, "Rivlok". J'ai eu énormément de mal à lui retirer ce récit. Heureusement, vos neveux ont pu corroborer la plupart des éléments. De plus la princesse LLewella l'a formellement reconnu. Il semblerait qu'ils s'entendaient assez bien à l'époque. La présence de votre soeur semble en partie l'apaiser, c'est le seul visage qu'il connaît au Palais, les princes Corwin et Bleys, ainsi que la princesse Fiona étant absents.
Au vu de ce récit, il me semble nécessaire de rappeler que, selon la version officielle, vos frères Osric et Finndo moururent héroïquement en défendant Ambre dans une guerre meurtrière.
Toutefois, il m'est douloureux de citer d'ignobles rumeurs, accusant votre père, le roi Obéron, d'avoir voulu ramener le calme dans son royaume au prix de la vie de ses enfants rebelles.
Tout serait parti d'une vendetta entre Osric et la Maison de Kara. Suite à l'assassinat d'un de ses parents du côté maternel, Osric a presque fait disparaître cette famille. L'affaire fut fort vilaine et conduisit à un procès, où le roi Obéron acquitta son fils. Par une coïncidence malheureuse, le mariage du roi Obéron et de Cymnéa fut annulé peu après, ce qui déplut fortement à Osric, devenu illégitime. De violentes disputes s'ensuivirent. Finndo aurais pris la défense d'Osric, contrairement à Bénédict, déjà peu intéressé par le trône. Osric et Finndo partirent ensuite combattre au côté de votre père, Obéron, et disparurent peu après.
Ce récit tend à prouver que vos frères ne sont pas morts à la guerre. Si la survie d'Osric relève encore d'une simple hypothèse, aucune preuve de son existence n'étant parvenu jusqu'à nous, il est tout à fait possible que le roi Obéron se soit contenté de l'exiler, tout en exigeant de Finndo de forger des armes pour la famille royale.
Les épées des héritiers mentionnés dans le récit correspondent sans nul doute aux épées de Corwin, Bleys et Brand. Il me paraît pertinent d'indiquer que, bien que votre père, le roi Obéron, se soit toujours bien gardé d'indiquer un successeur, ou même quelle règle il fallait suivre en cas de vacance du trône, la coutume faisait de vos trois frères des héritiers putatifs, en tant que premiers fils conçus dans une union légale. En effet, les enfants de Cymnéa furent déclarés illégitimes, et votre défunt frère, le Régent Eric, naquit hors mariage.
La dernière strophe mentionne un bras, sûrement la célèbre prothèse de Bénédict, bien que le lien avec Tir Na Nog'th apparaisse peu évident. Il semblerait que la mort de votre père, le roi Obéron, ait privé votre frère Finndo de sa libération promise. Cela reste sujet à conjecture : votre père aurait pu décider de le laisser enfermé. Il vous revient de décider du sort de votre frère, sachant qu'il ne lui a jamais été reproché d'autre méfait que soutenir son frère aîné Osric, sans qu'il ait participé à la vendetta contre la Maison de Kara.
Sur un sujet proche, de vieilles archives mal comprises présentaient Finndo comme le maître d'armes de la famille. Elles étaient contradictoires avec d'autres sources mentionnant que Bénédict et Osric étaient les meilleurs combattants de tout le royaume. Mais en vieil ambrien, maître d'armes peut être utilisé pour désigner le forgeron : maître désignant alors le rang de l'artisan. Ce n'est qu'un détail, mais qui met fin à une vieille controverse, et qui renforce le récit de votre frère.
Pour être exhaustif, Le dernier lord Kara se trouve au palais. Le jeune Armars Kara est réputé pour son intelligence et sa soif d'apprendre. Sa famille est l'une des plus riches du royaume, et son aide serait fort utile pour aider les paysans frappés par la canicule. Il ne sera pas ravi d'apprendre qu'Osric serait vivant, une entrevue avec lui paraît inévitable.
Enfin, les armes sont stockées dans la chambre forte. Toutefois, il n'y en a que huit, et non neuf : l'une d'entre elle s'est brisée lors du transfert : un long poignard je crois. Sans doute une malfaçon.
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