ACTE I : LOUP Y ES-TU ?Les aventuriersIl est l'orDes enfants sont enlevés dans les alentours du village de Miral, au sud de la baronnie de Basselande - le dernier fief à avoir rejoint l'Archiduché, conquis sur les tribus païennes. Capturés par des gobelinoïdes et des hommes-jaguars, ils sont réduits en esclavage et obligés de travailler dans une ancienne mine d'or.
Un groupe hétéroclite réussit à libérer les enfants. Il découvre sur place un symbole plus ou moins grossièrement dessiné...
... et une lettre signée par un certain
Wrigskles.
Le grand capuchon rougeAprès avoir ramené les enfants à leurs parents - et avoir au passage guéri une louve-garou - les aventuriers menèrent l'enquête sur ce mystérieux commanditaire. D'après les rumeurs, il serait un criminel ayant mis à feu et à sang la ville de Brixbourg, dans le Duché d'Olméria, à une vingtaine de lieux au sud. Il opérerait sous un masque de loup et une grande cape rouge...
Dans cette petite cité, la véritable identité de Wrigskles n'a pas longtemps résisté à la perspicacité des aventuriers. Le bourgmestre de Brixbourg, Wilfrid Deyann, avait été élu après avoir arrêté la majeure partie de la bande de Wrigskles, les "Corneilles Ecarlates". L'homme au passé plutôt obscur était arrivé en ville quelques mois après le début des déprédations des Corneilles. Il n'avait pas tardé à lever une solide troupe de miliciens.
Bien sûr, les deux hommes ne faisaient qu'un. Pire, Wrigskles se révéla le bras droit de Mathias Von Olmer, l'un des prétendants au titre de Duc.
Olmer, cette dynastie impitoyaaableHeinrich "le Corbeau" Von Olmer, le précédent Duc d'Olméria, était mort dans des circonstances pittoresques il y a presque dix ans : au milieu de la nuit, il était tombé du haut de son donjon, d'où il aimait contempler ses domaines... Sans descendance, son titre devenait revenir à l'un de ses deux neveux. Konstanz avait la faveur de l'Ordre Ancré, le principal corps d'armée olmérien, à la devise éloquente : "
l'ordre est mon ancre". Toutefois, son père Franz, le frère cadet du Duc, était mort trois ans avant ce dernier lors des guerres incessantes contre les orques et les païens. Sofia, la soeur aîné d'Heinrich réclama donc le titre pour son propre fils, Mathias. La loi lui donnait plutôt raison, la mort de Franz privait son fils de tout droit à la succession.
Dans les faits... à Olméria, c'est l'armée qui désigne le nouveau Duc. Et l'Ordre Ancré était tout acquis à Konstanz.
Après une dizaine d'années de procès et de réclamations auprès de l'Archiduc - également duc du Kölbergois et ravi de voir un fief rival aussi affaibli - la position de Mathias semblait irrémédiablement compromise. Ulcéré par la tournure des événements, celui-ci s'est trouvé de biens sombres alliés.
C&C : Complots & CaniveauxCar Wrigskles, voleur, assassin, esclavagiste et conspirateur... était aussi l'un des dirigeants du Culte du Dévoreur. Cette secte, dont le symbole avait été trouvé dans la mine de Miral, pratiquait les orgies les plus sordides culminant sur d'abominables sacrifices humains. D'après les prêtres, le Dévoreur devait être une variante de "Vorace", le Démiurge ayant régné sur l'Arégyde (les véritables noms des Démiurges ont été rayés des tablettes par les Dieux de la Sainte Alliance et remplacés par des surnoms souvent assez péjoratifs).
Deyann / Wrigskles avait peu à peu attiré les principaux notables de Brixbourg dans des bacchanales nocturnes et ésotériques, avant de les faire entrer dans sa secte. Il tenait ainsi la ville entre ses griffes.
Dans les papiers de l'âme damnée de Mathias, les aventuriers ont trouvé d'importantes commandes d'armes (adressées principalement à Stefengrad, capitale du marquisat de Transmontanie) et des lettres de ses agents auprès des clans orques des collines et des forêts de l'ouest. Ceux-ci convergeaient vers l'antique cité dvergar de Cerberos, où ils attendaient une partie des armes commandées... avant de se diriger vers le principal campement des orques des steppes puis vers la capitale du duché.
Les orques de Gorhaaga avaient signé une trêve avec l'ancien duc, trêve qu'ils respectent toujours aujourd'hui. Ils s'étaient convertis au Cercle des Titans, religion proche de la Sainte Alliance. Les clans occidentaux n'avaient pas renoncé à leurs anciens dieux, même si ceux-ci ne répondaient plus à leurs prières. Ils ne désiraient que batailles et pillage... Wrigskles leur en promettait beaucoup.
Les caravanes provenant de Stefengrad allaient bientôt arriver à Brixbourg. Les sbires de Wrigskles étaient censés les récupérer et les transporter un peu plus loin, à l'abri des regards, pour les confier à l'avant-garde de leurs alliés orques.
Les plans qui se déroulent (presque) sans accrocs Une tentative de récupérer la cargaison se solda par un échec, saupoudré de chaos. Après avoir essayé de faire disparaître les caisses, les aventuriers tentèrent de les brûler.
Mais ils tombèrent sur un os. En fait, carrément un nécromancien, qui éteignit l'incendie en invoquant une tempête de glace. Il s'agissait d'Olaf Von Karlenstein, arrière-arrière-grand-père de Mathias et visiblement puissant sorcier, qui accompagnait le convoi.
La famille Von Karlenstein est l'une des plus influentes de la Transmontanie, mais Olaf se montrait trop peu discret, trop vieux jeu et surtout trop autoritaire pour ses petits-fils et petits-neveux. Ils l'exilèrent dans le fief de la famille, à Novfedor, sous la surveillance d'un de ses arrières-petits-fils, Hans. Celui-ci épousa Sofia Von Olmer et associa rapidement son aïeul à leurs intrigues. Si Mathias méprisait ce côté de la famille, indigne d'un Duc d'Olméria, il finit par se résoudre à faire appel à Olaf - probablement conseillé par Wrigskles.
Les aventuriers savaient au moins à quoi s'en tenir. Mais ils ne pouvaient faire face à autant d'adversaires à la fois. Ils devaient se trouver des alliés. Vers qui se tourner ?
Le choix de l'embarrasKonstanz Von Olmer était le choix le plus évident, mais il n'avait pas la réputation d'être très accessible. En fait, en bon membre de l'Ordre Ancré (dans ses certitudes), il manifestait le mépris le plus total envers la plèbe, les étrangers et les non humains.
A Olméria se trouvaient également les grands prêtres de la Sainte Alliance les plus proches... et les représentants de l'inquisition, toujours prompt à brûler les membres d'un culte interdit. Peut-être, si on leur apportait des preuves de l'existence d'une secte vouée à un Démiurge...
Une autre possibilité, moins évidente mais peut-être plus facile à mettre en oeuvre, était d'approcher les orques des steppes. Les clans de Gorhaaga s'étaient convertis au Cercle des Titans et étaient dirigés par une assemblée de druidesses - les femelles orques tendaient à être moins nombreuses mais plus fortes que les mâles, elles se retrouvaient donc souvent en position de leadership, à Gorhaaga comme ailleurs.
Enfin, une certaine guilde de Stefengrad s'était inquiété des trafics d'or échappant à son contrôle. Une aide pouvait-elle venir de là ?
Tous contre un, un contre tous !Pourquoi choisir ?
L'inquisition fut contactée en premier. Avec l'aide discrète de la pègre, une importante cargaison de composants ésotériques hautement interdits fut découverte. Olaf Von Karlenstein avait besoin de stock pour un puissant rituel : submerger Olméria assiégée par un brouillard mortel, pour se débarrasser à la fois des rivaux politiques, des alliés encombrants et de quelques milliers d'innocents.
Pour éviter de frôler de trop près les ordres de l'Oeil Ardent et de la Sainte Flamme, succursale locale de l'inquisition mêlant prêtres d'Heidon et paladins de Shekméra, Olaf dut prendre le large. Mathias et Wrigskles avaient perdu leur principal soutien surnaturel. L'inquisition continuait à enquêter sur le culte du Dévoreur, ce qui devait contraindre Wrigskles à la plus grande discrétion.
Konstanz Von Olmer s'avérant hors de portée pour l'instant, il restait les clans de Gorhaaga. Une fois passé le Fort des Nuées, dernière forteresse des Croisés des Tempêtes, les orques des steppes ne furent pas difficile à trouver. Les premiers contacts furent laborieux - mais moins périlleux que prévus. Malheureusement, Wrigskles avait suborné une des Druidesses régnant sur le campement permanent de Gorhaaga. Sous couvert d'une épreuve initiatique, les aventuriers furent livré en pâture à des aberrations oculaires des plus dangereuses. Mais les querelles de familles ne sont pas réservées aux nobles, une alliance improbable permit aux aventuriers de se libérer et de se lier d'amitié avec quelques éclaireurs orques.
Une fois la traîtresse dénoncée, ces pisteurs se révélèrent utiles. Ils confirmèrent les mouvements des clans des collines et des forêts. Gorhaaga se prépara à la guerre. Wrigskles et ses complices avaient perdu l'avantage de la surprise. Surtout, des messages furent interceptés.
Le mas noirWrigskles avait donné rendez-vous aux chefs des clans des collines et des forêts dans un lieu considéré comme sûr, au sud-ouest des steppes. Les voyageurs évitaient ce manoir réputé hanté, qui avait été récupéré par deux ogres et toute une bande de gobelins. Wrigskles avait converti ces bandits à son culte depuis quelques années. Leur repaire était opportunément situé à mi-chemin de Cerberos et d'Olméria, à l'écart des routes fréquentées.
Les aventuriers décidèrent de s'y rendre. Pendant et après les combats contre les gredins occupant l'endroit, ils firent de curieuses découvertes. Le manoir semblait avoir été il y a des siècles une exploitation agricole prospère, aux mains d'antiques sorciers d'origine énéenne... la légendaire Légion Mérithienne, sans doute, qui avait conquis ces terres après la fin de la première guerre des dieux.
Toutefois, il n'était pas l'heure de s'intéresser à ces antiquités. Les lieux avaient été nettoyés. Qu'en faire ?
Le loup hurlera trois foisWrigskles ou un de ses lieutenants devait arriver dans une dizaine de jours. Le premier chef orque serait là d'ici une semaine. Fallait-il tendre une embuscade ? Ou tenter un piège plus élaboré, pour espionner les débats et saboter une fois de plus les plans de l'homme au masque de loup ? Se faire passer pour des ogres et des gobelins ne serait pas aisé. Fallait-il alors se contenter de brûler les lieux, retarder la réunion permettant déjà de gagner du temps ?